Le syndrome du chirurgien

Allez ! On continue dans les syndromes ? Cette fois-ci, je vous propose le syndrome du chirurgien, un syndrome dont nous pouvons tous être atteints…

Pour bien l’illustrer, voici un échange réel :
– Docteur, c’est quand même grave, l’opération de ma main…
– Ah non ! Des opérations comme la vôtre, j’en fait 200 par an !
– Peut-être, mais moi je n’ai que deux mains, et j’y tiens !

Embed from Getty Images

De mon point de vue, cette opération est unique, importante et surtout stressante. Du point de vue de ce chirurgien spécialiste de la main, elle est banale. C’est pour lui un geste technique simple, qu’il a déjà réalisé des centaines de fois. Cette différence de point de vue est logique et facile à comprendre. Mais elle peut nuire à la qualité de la relation client…

Le syndrome du chirurgien, c’est le piège dans lequel vous pouvez tomber, car il guette tous les spécialistes.
Vous dirigez une entreprise de peinture ? Vos clients vous parlent de leurs attentes pour ce chantier important de rénovation, notamment en ce qui concerne la propreté au terme des travaux ? Vous entendez quelque chose d’effroyablement banal, que vous avez déjà entendu des centaines de fois.
Vous êtes guide de haute montagne ? Votre client veut monter en raquettes jusqu’au sommet de la station, avec l’impression de gravir le K2 en plein hiver ? Cela vous fait sourire, vous avez plus de 60.000 mètres de dénivelé dans les jambes depuis le début de la saison… (au passage merci à mon ami Olivier de m’avoir donné l’illusion que nous réalisions vraiment l’ascension du  K2 !)
Vous êtes éditeur d’une application métier ? Votre client vous décrit ses attentes et son stress à l’idée de s’adapter à un nouvel outil essentiel dans son activité ? C’est exactement la même chose que pour vos 300 premiers clients…

Oui, appuyez-vous sur votre expérience pour projeter une image rassurante et permettre à votre prospect de s’engager avec vous en toute sérénité. Mais ne tombez pas dans les pièges de l’arrogance, de la lassitude, du cynisme ou encore de la nonchalance.
Protégez votre capital d’empathie, pour toujours voir la situation avec les yeux de vos clients. Gardez ainsi l’enthousiasme de celle ou celui qui vit une situation pour la première fois.
En cultivant ainsi l’amour de vos clients et la passion pour votre métier, vous vous placez ainsi dans les meilleures conditions pour développer votre bonheur professionnel.  En effet, en faisant attention à vos clients, vous aurez encore plus conscience de votre propre utilité et du sens de ce que vous apportez, ce qui constitue des éléments essentiels pour une vie heureuse.

0 réponses

Répondre

Se joindre à la discussion ?
Vous êtes libre de contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *